Janvier 2016
Valence
Hauts de Valence et Polygone
Entretien croisé élu / technicien
À la croisée des projets
Annie-Paule Tenneroni, Adjointe au maire en charge du Logement,
de la politique de la Ville de Valence,
Présidente de l’Office public de l’habitat de Valence
Marion Pierrel, Chef de projet rénovation urbaine, Ville de Valence
Quelles priorités d’action pour le premier projet de rénovation urbaine s’était-il donné ?
Marion Pierrel : Le gros enjeu du premier projet a été le désenclavement des quartiers du Plan et de Fontbarlettes. La situation de départ était extrêmement difficile avec notamment le quartier du Plan, qui était traversé par une voie unique nord/sud. L’objectif était de recréer de la circulation à l’intérieur des quartiers et de travailler sur des « accroches » avec le boulevard circulaire, qui ceinture le centre-ville, pour amener un peu de vie à l’intérieur des quartiers, en faisant de ces quartiers des lieux traversés. Sur le quartier du Fontbarlettes, le souhait était également de travailler le cœur du quartier, en transformant l’esplanade existante aux allures de parking mal défini, en une grande place avec un peu de commerces autour. Tandis que sur le quartier du Plan, il n’y avait pas vraiment de centre, l’objectif a donc été d’en créer un. Le deuxième axe du projet était l’amélioration de l’offre de logements. Nous avons largement dédensifié les espaces de vie, avec 450 démolitions au total sur les deux quartiers, et un effort considérable a été concentré pour permettre une reconstitution de l’offre locative sociale en dehors des quartiers.
Quelles perspectives offrent l’entrée dans le NPNRU à Valence ?
Annie-Paule Tenneroni : La poursuite essentielle des efforts sur les quartiers de Fontbarlees et du Plan, même si l’objectif de diversification de l’habitat sera difficile à mettre en oeuvre, au regard des obstacles rencontrés lors du premier projet.Avec ce deuxième projet, notre ambition pour les quartiers des Hauts de Valence est à la fois qu’on y habite mais aussi qu’on les fréquente. Nous souhaitons conforter la dynamique déjà apportée sur Fontbarlettes avec l’implantation de l’école des Beaux-Arts, avec le projet de la construction du siège de l’agglomération, qui pourra drainer près de 500 agents administratifs. Je pense que l’on peut tendre ainsi vers une deuxième polarité. Le Plan est différent car il y a moins de services, mais son désenclavement sur sa partie nord va permettre d’apporter un nouveau souffle. Le véritable enjeu du NPNRU est le quartier du Polygone. Il est composé d’une structure résidentielle des années soixante, constituée à plus de 80 % de locatif social, qui n’a jamais été réhabilitée. Ceci dit, il dispose de nombreux atouts sur lesquels s'appuyer pour lui donner un autre destin : proximité avec le centre-ville, présence d’équipements de haut niveau, tels le centre sportif, le conservatoire de musique ou encore l’université.
Le quartier du Polygone à Valence
Où en est-on du protocole de préfiguration ?
Annie-Paule Tenneroni : Dès le contrat de ville signé en juin, nous avons commencé à travailler sur le protocole, en associant les services concernés et l’ensemble des bailleurs sociaux. Toute la difficulté vient de la jeunesse de notre agglomération, qui n’a qu’un an. Le projet de territoire est encore récent. Mais nous avons bien conscience de l’intérêt de développer une vision supra-communale, notamment pour rendre compte des spécificités locales. Nous avons la particularité d’avoir un marché très détendu, au point qu’il existe même de la vacance dans le parc social. Valence est typiquement l’exemple de l’agglomération qui ajustera l’objectif du un pour un.
Il est important de prendre en compte la démographie et les flux migratoires de l’ensemble du territoire de vie. Car si Valence stabilise sa population, elle peut perdre des habitants au profit de ses communes périphériques, majoritairement en déficit de logement social. Le rapprochement actuel des offices pour l’habitat de Valence et de Romans va nous permettre d’engager les discussions nécessaires au rééquilibrage intercommunal de logements sociaux.
zoom
La grande bleue
Immeuble historique du quartier du Plan, la résidence des Bleuets a tiré pendant des décennies son identité de sa faïence bleue, reconnaissable entre mille. Avec les travaux de renouvellement urbain, pas question de s’en séparer. L’attachement des habitants pour son enveloppe bleu outremer est en effet trop fort. Qu’à cela ne tienne, plutôt que la mettre de côté, autant qu’elle serve. Les petits carreaux ont ainsi été récupérés et habillent désormais la cheminée de l’ancienne chaufferie, située au coeur du quartier et jusqu’alors atone.
©Ville de Valence
L'essentiel
2009signature de la convention
2quartiers dans le PNRU
3quartiers dans le NPNRU
13 100habitants
95%du projet réalisé
120M€investis globalement sur le quartier
20,8M€financés par l'ANRU
450logements démolis
450 logements reconstruits, dont 374 hors site
361logements réhabilités
413logements résidentialisés
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